Schizophrénie au Moyen-Orient

Les relations d'Israël avec les principales puissances de la région, Iran et Arabie Saoudite, ont ces derniers temps pris un tour étonnant.

L'Iran, chiite, s'exprime à travers ses dirigeants, de manière répétée et depuis des années, pour la destruction pure et simple d'Israël. Que ce soit au moyen de missiles envoyés directement depuis le sol iranien, de plus en plus perfectionnés (et peut-être un jour munis d'une charge atomique), ou grâce aux groupes terroristes Hamas, Hezbollah ou Jihad Islamique financés, entraînés et dirigés par la république islamique (Syrie, Liban, Gaza...).

Or, le peuple iranien, pourtant encadré de près par les gardiens de la révolution, semble en grande partie plutôt bienveillant à l'égard d'Israël. On peut le constater par exemple aux réactions spontanées dans la rue ce 11 janvier 2020 suite à la reconnaissance de la responsabilité dans la destruction du Boeing 737 ukrainien et à ses 170 morts. Le peuple persan, loin de mettre dans le même sac Trump et Israël comme ses dirigeants et souhaiter venger Soleimani, demande au contraire, avec beaucoup de courage, le départ du guide suprème Ali Khamenei. Illustration en images, les manifestants refusant de marcher sur les drapeaux américain et israëlien (et conspuant les rares le faisant) alors qu'ils avaient été disposés là par le régime pour que le peuple s'essuie les pieds dessus.

A l'opposé, les sunnites (Maghreb, Arabie Saoudite...), ont toujours été opposés à Israël et lui vouent sinon une haine viscérale, du moins une défiance jamais démentie.

Or, en raison de la menace que fait courir l'Iran et son programme d'armements et de développement nucléaire, Israël et l'Arabie Saoudite tissent actuellement une alliance de circonstance, sur le plan miliaire et politique.

Ainsi, Israël s'est rapproché du saoudien Mohamed Ben Salmane, qui semble exprimer des idées diamétralement opposées à celles de la rue arabe sunnite, et se confronte aux dirigeants iraniens de moins en moins légitimes pour les perses.

Que se passerait-il si l'Iran connaissait un jour une "contre-révolution" islamique ? Le Moyen-Orient se trouverait-il immédiatement pacifié, ou assisterait-on à un renversement d'alliances ?

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